DE
1877 A 1893
PERIODE EVOQUEE DANS LA BANDE DESSINEE
HIVER 1876 – PRINTEMPS
1877
Premiers échanges
entre T. et Mme VM : début d'une
relation qui va durer 14 années, au travers tout d'abord
de commandes musicales demandées par Mme VM: celle-ci sera
désormais l'amie et la manne financière de T. Ces
2 êtres, pour des raisons différentes, ont deux points
communs : l'amour de la musique et le goût des voyages. C'est
Joseph Kotek, un ami de longue date de T. qui les fait se connaître.
1877 est, à tous points de vue, un tournant dans la vie
de T., en outre, on y note sa rencontre récente (fin1876)
avec Tolstoï qui apprécie sa musique, sa passion amoureuse
mais impossible pour Kotek (lui, n'est pas homosexuel), ses débuts "timides" de
chef d'orchestre : il dirige sa "Marche Slave" au Bolchoï.
Dans ce théâtre encore, le 20 février, est
créé le "Lac des Cygnes", le 25 février
est donnée la première exécution de "Francesca
da Rimini" sous la direction de Nicolas Rubinstein.
En février,
Mme VM déjà,
fait part de son enthousiasme grandissant pour les compositions
de T. (lettre du 15 février) ; T. lui répond dès
le lendemain. Le 7 mars T. reçoit une autre lettre de Mme
VM : à l'admiration
pour le musicien se mêle le désir de connaître
l'homme, mais paradoxalement, elle songe déjà à une
relation d'où toute rencontre physique serait exclue. Mme
VM demande à T., à partir de l'"Opritchnik" d'écrire
une "Marche funèbre" (p 117-118-119). Le 16 mars,
l'oeuvre est écrite et envoyée avec une lettre dans
laquelle T. s'exprime sur l'intimité de ses souffrances
psychologiques. Dans le même esprit, Mme VM sollicite T.
pour l'écriture d"un Reproche" qui traduitait
l'expression d'un état d'âme insupportable ; mais
T. ne s'exécute pas pour ce projet, prétextant un
défaut d'inspiration.
Au printemps 1877, T., dans une lettre
datant du 1er mai, fait part clairement de ses besoins d'argent à sa
bienfaitrice, mais il s'y emploie avec délicatesse et
psychologie (p121 et 122): "vous êtes la seule personne
au monde à laquelle
je n'ai pas honte de demander de l'argent".Mme VM répond
dès le 2 mai, laissant entendre à T.que ces questions
d'argent seraient désormais réglées. Nouvelle
lettre de T. le 3 mai dans laquelle il se répand en remerciedments.
T. comprend qu'en sollicitant Mme VM, il a frappé à la
bonne porte et que celle-ci lui sera toujours ouverte. 1200 lettres
seront ainsi échangées depuis décembre 1876
jusqu'en septembre 1890.
Le printemps 1877 est marqué par
2 évènements
: le début de la composition d' "Eugène Onéguine" et
surtout les fiançailles puis le mariage le 06 juillet de
T. avec Antonina Ivadovna Milukova. Après 3 semaines de
sa vie d'homme marié, T. ne supporte déjà plus
ce nouveau statut ni son épouse: T., que Désirée
Artot aurait peut-être réussi à séduire
quelques années auparavant, se sent définitivement
et irrémédiablement homosexuel (lettre à Anatole
le 13 juillet, page 130: "...physiquement, ma femme m'inspire à présent
une répulsion totale...").T. fuit sa femme, se réfugie à Kamenka
chez sa soeur Sarah. Ses finances sont au plus bas. Ainsi, demande-t-il
1000 roubles à Mme VM (lettre à Mme VM P131) qui
les lui fait parvenir le 19 juillet ; celle-ci va lui assurer un
soutien financier constant et lui vouer un attachement sans limite.
Le 10 août, à Kamenka, T. commence à orchestrer
la 4ème symphonie et "Eugène Onéguine".
Après avoir revu son épouse, T. fait une tentative
de suicide manquée: il se baigne dans l'eau glacée
de la Moskova, espérant contracter une pneumonie mortelle;
heureusement, il survit à cet épisode désespéré.
Cependant, T. sombre dans un état dépressif sévère
(lettres à Mme VM de septembre à octobre 1877). Anatole,
son frère, le fait d'ailleurs hospitaliser, alors qu'il
est dans état quasi démentiel ; A ne pas vouloir
commettre l'erreur d'Eugène Onéguine, le héros
de son opéra, à l'égard d'une femme, T. s'est
fourvoyé dans une dramatique incompréhension mutuelle
avec Antonina, son épouse.
A partir d'octobre, les échanges épistolaires
se multiplient entre T., toujours terrassé par ses angoisses
ainsi que par ses soucis financiers, et Mme VM, qui, dès
le 27 octobre décide de lui allouer une rente mensuelle
de 1500 francs. Mme VM devient ainsi véritablement la mécène
de T. Par ailleurs, de droite et de gauche, les rentrées
d'argent se dont plus régulières pour lui. T. et
Mme VM, au travers de leurs lettres, se vouent un curieux amour,
où seuls les sentiments ont une place et où la sexualité est
interdite ou détournée. Malheureusement, les soucis
du divorce s'accentuent et T. connaît, au fil des derniers
mois de l'année 1877 et les premiers de 1878, une lente
descente aux enfers: il boît davantage et erre de ville en
ville en Europe, surtout en Italie.
L'année 1878 a apporté à T.
une renommée
grandissante, tant en Russie qu'à l'étranger. A la
fin de l'année 1877 et au début de l'année
1878, T. alors en Italie, refuse de se rendre à Paris en
qualité de" Président de la Section Russe" de
l'Exposition Universelle. Il achève sa 4ème symphonie
et en perçoit 1500 francs de Mme VM. Février 1878,
T. est à Clarens, au bord du Lac Léman et compose
sa "2ème sonate", les "Pièces pour
piano opus 40" et le "concerto pour violon". Il
songe aussi à écrire une liturgie. Le 11 avril, T.
est rentré en Russie, il compose à Braïlovo
l'oeuvre pour piano et violon intitulée "Souvenir d'un
lieu cher".
1879
Sur le plan personnel, T. parvient à un
compromis avec sa femme Antonina, grâce à son frère
Anatole, mais il ne pourra jamais en divorcer. "Eugène
Onéguine" est
achevé et T. en offre les esquisses à Mme VM qui,
elle-même, les donnera à son fils Nikolaï ; le
manuscrit disparaît en même temps que celui-ci, alors
qu'il est fusillé en 1929. Au début de l'année
1879, T. se partage entre le travail ("Suite n°1", " La
Pucelle d'Orléans") et les voyages avec une curiosité culturelle éclectique
(musique, littérature, théâtre). Si le monde
des arts et des lettres s'est intéressé à "Eugène
Onéguine" (Tolstoï, Pauline Viardot), le 9 mars,
sa "Tempête" jouée au Châtelet est
un fiasco.
Au cours de l'été 1878, T. décide
de quitter le Conservatoire (il donne sa démission en septembre
et sera remplacé par Taneiev). Il compose sa Liturgie et
met en chantier sa première suite pour orchestre. Il compose
un nouvel opéra : ce sera " La Pucelle d'Orléans".
En septembre, au cours des concerts russes de l'exposition universelle,
N. Rubinstein joue son 1er Concerto, dirige la "Tempête";
on y joue aussi la "Valse Scherzo" et la "Sérénade
Mélancolique".En octobre, pour la première fois,
Mme VM et T. se trouvent tous 2 à Florence : l'année
1878 est à ce propos l'année au cours de laquelle
Mme VM montre le plus son empressement amoureux à l'égard
de T. Au début de l'automne 1879, T. entame la composition
du 2ème concerto pour piano à l'intention de N. Rubinstein.
le 19 novembre, il apprend la 2ème tentative d'attentat
contre le tsar Alexandre II. En décembre, les représentations
de son "Opritchnik", jugé d'esprit révolutionnaire
sont interdites.
1880
En ce début d'année, T. est à Rome,
partagé entre
le travail, les fêtes, le succès, mais aussi le deuil
(il perd son père, âgé de 85 ans, le 25 janvier):
remaniements de sa 2ème symphonie, réduction pour
2 pianos de son 2ème concerto, début de la composition
du "Capriccio italien", écriture d'un tableau
symphonique "le Montenegro" dont la partition disparaît
mystérieusement. Le 25 janvier sa 4ème symphonie
est jouée à Paris dans un concert financé par
Mme VM : les 2 mouvements centraux font, pour le public mais aussi
pour la presse, tout l'intérêt de cette oeuvre, tandis
que les mouvements extrêmes sont moins appréciés.
A la fin de son séjour romain, T. écrit le "Capriccio
Italien".
Au printemps T. se trouve dans les propriétés
de Mme VM (Braïlov et Simaki): il compose les mélodies
de l'opus 47. A l'automne, T. se met au travail pour une nouvelle
commande: "L'Ouverture 1812"; il met aussi en œuvre
sa "Sérénade pour cordes". T. fait la connaissance
de Debussy, au travers des échanges épistolaires
qu'il entretient avec Mme VM.
La fin d'année 1880 est marquée
par des contrariétés
affectives (l'éloignement d'Aliocha devenu soldat, l'état
de santé de sa nièce Tania peu à peu morphinomane),
mais aussi par des satisfactions professionnelles: des projets
pour le début d'année 1881 : représentation
d' "Eugène Onéguine" au théâtre
du Bolchoï le 11 janvier 1881, qui sera suivi par la création
de la "Pucelle d'Orléans" le 13 février
1881. Dans l'intervalle, la création de son "Capriccio
Italien" reçoit un accueil un peu mitigé, tandis
que sa "Liturgie" est acclamée par la Société Musicale
Russe le 8 décembre. T. sera cependant fustigé par
le clergé pour cette oeuvre donnée en dehors d'un
lieu saint.
1881
L'année 1881 est une année
peu productive pour T. et c'est aussi une année noire pour
la Russie: mort de Dostoïevski le 9 janvier, mort d'Alexandre
II le 1er mars, alors même qu'il s'apprêtait à annoncer
une réforme du Conseil d'Etat avec une représentation
populaire, mort de Nikolaï Rubinstein le 11 mars (T, alors à Paris,
assiste à ses obsèques), mort de Moussorgski le 16
mars. T. est ensuite en Italie; "Eugène Onéguine" est
représenté pour la première fois au théâtre
du BolchoÏ: bien que le succès soit au rendez-vous,
la presse se montre plus mitigée. En revanche : création
triomphale de sa "Pucelle d'Orléans" le 13 février
au théâtre Mariinski de St Pétersbourg.
Au
printemps T., sans doute trop dépensier
parfois, connaît
quelques difficultés financières. Heureusement, il
commence à bénéficier des largesses du Tsar, à l'instar
de Mme VM qui lui accorde des aides pécuniaires confortables.
En mai, T.met en chantier son 7ème ouvrage dramatique : "Mazeppa".
Depuis quelques temps T. traverse une crise mystique et réalise
une harmonisation de ses "Vêpres". Par ailleurs,
jusqu'en octobre, il va travailler sur une révision de l'oeuvre
religieuse intégrale de Bortnianski, ce qui représente
118 compositions.
T. ne parvient pas à s'enthousiasmer pour
son "Mazeppa";
il songe également à Roméo et Juliette et
aimerait en écrire un opéra. En novembre, il repart
pour l'Italie ; il assiste à un concert d'œuvres de
Lizt qui ne l'enchantent guère. Dans une lettre à sa
cousine le 27 décembre, il écrit son projet de composer
un trio pour piano, violon et violoncelle. Cette oeuvre de 1882
sera dédiée à la mémoire d'un grand
artiste, Nikolaï Rubinstein.
1882
En ce début d'année, T. est à Rome
et travaille ardamment à la composition de son "Trio", à l'harmonisation
de ses "Vêpres". Il se désespère
de voir ses œuvres insuffisamment jouées, voire mésestimées
(Eugène Onéguine, la Pucelle d'Orléans, et
son concerto pour violon). Le comble de l'humiliation: c'est à Rimski
Korsakov qu'on octroie 30000 roubles pour les représentations
de la "Snégourotchka". T. écrit donc en
6 semaines son trio et en Août les 6 pièces pour piano.
A partir de mai, il reprend "mollement" son travail sur "Mazeppa".
Au cours des 4 premiers mois, T. voyage beaucoup: en février
il est à Naples et assiste à la représentation
du "Trouvère" de Verdi.
En Avril, il assiste au
mariage de son frère
Anatole ; il passe l'été à Kamenka puis au
domaine de Grankino où il rejoint Modest. Il achève
les esquisses de "Mazeppa" à la mi-septembre;
il enchaîne
avec la "Pucelle d'Orléans" en octobre et les
6 pièces pour piano. Le 8 octobre Balakirev lui propose
un nouveau sujet de symphonie "Manfred" de Lord Byron
Le 22 novembre, il assiste au Bolchoï à une
représentation
du "Don Giovanni" de Mozart, qui rest pour T. le meilleur
opéra existant. Il est en revanche nettement moins enthousiaste à l'égard
des nouvelles œuvres de Wagner : "Siegfried", "Idyll"
1883
14 janvier, T. arrive à Paris (il
va y rester 5 mois). L'hôtel conseillé par Laroche
devient son lieu de résidence parisien (HOTEL RICHEPANSE,
rue Richepanse pès
de la Madeleine). Cest le plus long séjour parisien de T.
Il redécouvre "Roméo et Juliette" de GOUNOD. "Gounod
est l'un des rares à écrire non pas à partir
de théories préétablies, mais sous l'inspiration
du sentiment" (voir citation complète p 182). En plus
d'écouter des concerts, T se rend plusieurs fois à la
Comédie Française ("Village", "Il
ne faut jurer de rien", "les Précieuses Ridiules").il
voit Sarah Bernardt dans "Théodora" de Sardou.
Manifestations de chômeurs conduite par Louise Michel: "C'est
le jaillissement d'une flamme qui va s'amplifier dans un proche
avenir" (voir aussi dans une autre lettre ses mots"réactionnaires")
Il achève "Mazeppa" et fait l'arrangement
de " La
Vie pour le Tsar" de Glinka pour un chœur de 7500 personnes.
Le printemps de cette année 1883 est aussi marqué par
de pénibles instants pour T.:la désintoxication de
sa nièce Tatiana, Aliocha , alors sous les drapeaux et souffrant
du typhus, les manigances du nouveau secrétaire (et futur
gendre) de Mme VM, un certain Pakoulski. La première moitié de
l'été, T. se consacre à la correction de "Mazeppa",
oeuvre pour laquelle il percevra avec difficultés la somme
de 2400 roubles. Sa verve créatrice renaît en octobre:
il termine sa Suite n°2 pour orchestre. Curieux des musiques
de ses contemporains, il fait la connaissance de Glazounov. Plusieurs
oeuvres de T. sont créées ou reprises à un
rythme soutenu: le 8 octobre à St Pétersbourg: le "1er
Quatuor", le 15 octobre: le "Trio", le 22 octobre:
création à Moscou de "l'ouverture 1812",
le 19 novembre : reprise de sa première symphonie.
1883,
s'il n'y avait la tragédie de Tania,
est une des années les plus riches et heureuses de la vie
de T. Notes sur le Tsar Alexandre III et son influence sur les
arts: ce Tsar est physiquement à l'image que l'occident
se fait du Russe: gigantesque, barbu, d'une force considérable.
Mélomane
subtil, il promeut une certaine "russophilie", tendant
vers un certain nationalisme.: ainsi reviennent à la mode
des tenues vestimentaires, des usages et des styles architecturaux
de la Russie ancienne (gimnastorkias militaires, port de la barbe,
façades d'immeubles ornées de motifs vieux russes).
Malgré son esprit conservateur, T. n'épouse pas intellectuellement
ces tendances.
1884
Le 11 janvier le fils de Mme VM épouse
la nièce
de T., mais au cours de ce mois de janvier, celui-ci est surtout
occupé par les répétitions de Mazeppa qui
est finalement créé le 3 février. Le 4 février
T. part pour l'étranger, alors que Erdmannsdörfer dirige
sa 2ème suite. T, est retenu quelques temps à Paris
par sa nièce Tatiana Davydova dont la santé s'altère
de jour en jour. T. assiste pendant ce séjour à l'opéra
de Massenet "Manon":il en admire la qualité musicale
(qu'il envie aux français) mais en ressort un peu déçu.
Succès mitigé de "Mazeppa"; cependant la
cote de T. continue de progresser; d'ailleurs, T. est décoré de " l'ordre
de Saint Vladimir" le 23 février, etr il est reçu à la
Cour Impériale le 3 mars.
Depuis peu, T. semble se lasser
de ses sempiternelles errances et se met en tête de devenir
propriétaire
d'une maison. Au printemps 1884, il compose la 3ème suite
pour orchestre ; il lit aussi différents ouvrages sur
Mozart et déchiffre
pour le piano " la Flûte Enchantée". Il
passe l'été chez Modest puis chez Anatole. En septembre,
il est invité à demaurer dans la propriété de
Mme VM (Domaine de Pletscheievo): il y compose la Fantaisie pour
piano et orchestre. Pendant ce temps, "Eugène Onéguine" est
créé à Kiev et à St-Pétersbourg:
le succès est considérable.
En novembre, il rencontre
Balakirev qui va entraîner la
mise en route de "Manfred"; il écrit également
3 chœurs religieux pour le Tsar.T. reçoit 500 roubles
pour son ouverture "Roméo et Juliette"; cet argent
provient de la générosité de Belaiev qui devient
peu à peu le mécène de la musique russe.La
fin d'année s'achève tristement T. se rend auprès
de son ami Kotek qui se meurt de la tuberculose. T apprendra sa
mort survenue le 23 décembre.
1885
L'année s'ouvre pour lui par un deuil:
la mort de son ami KOTEK; malgré cela, les évènements
lui sont favorables: le 12 janvier: immense succès de sa
3ème
suite pour orchestre; le 16 janvier surtout: le Tsar et sa famille
assistent à la représentation de "Eugène
Onéguine" à St Pétersbourg: T est alors
très apprécié de la famille impériale
dont il se rapproche davantage pour être enfin consacré "compositeur
officiel" ; malgré la demande du Tsar, il n'écrit
pas l'opéra inspiré de l'oeuvre de Pouchkine " la
Fille du Capitaine"; le 19 janvier: nouvelle représentation
de sa 3ème suite, dirigée par Erdmandörfer et
de son premier concerto au piano, interprété par
Hans Bülow.
Le 14 février , il s'installe dans la datcha
de Maidanovo. Pendant son séjour, il remanie son opéra "Vakoula
le forgeron" dont la nouvelle version s'appelle "Tcherevitchki;
il écrit également, pour la Société Slave
de Bienfaisance, un hymne aux Saints Cyrille et Méthode;
le 22 février: création à Moscou de sa "fantaisie
pour piano et orchestre" jouée par Taneiev: succès
remarquable; le 10 mars: grand concert à la mémoire
de N. Rubinstein; le 24 mars, il rencontre le grand duc Konstantin
Nikolaïevitch, président de la Société Musicale
Russe; il termine le remaniement de "Vakoula le forgeron-Tcherevitchki";
déjà, il pense à un nouveau projet " l'Enchanteresse";
il compose pour le Tsar 5 choeurs religieux, qui vont constituer
avec les 4 autres, la "Liturgie" et les "Vêpres" l'oeuvre
religieuse de T.
Le 20 mai T. assiste à l'inauguration du
monument à Glinka,
au milieu d'une foule de célébrités musicales.
Dans l'intervalle T. était rentré à Maidanovo
où il a entrepris l'écriture de "Manfred" qu'il écrira
entre avril et septembre. 3 évènements majeurs caractérisent
cette année 1885: l'intérêt que lui porte l'éditeur
français Mackar: celui-ci sera le premier éditeur
occidental à publier officiellement et systématiquement
les oeuvres de T. D'ailleurs T.devient grâce à lui
membre de la Société des Auteurs et Compositeurs.
Les 2 autres grands évènements concernent la promotion
de la musique russe: la fondation d'une maison d'édition à Leipzig
les éditions Balaïev et la création par ce même
Balaïev des concerts symphoniques russes: le premier concert
est donné le 23 novembre à St Pétersbourg.
1886
En début d'année 1886, T. surprend
une fois encore par sa double personnalité: il crée
une école
qu'il finance lui-même, pour les enfants de Maïdanovo;
fier de cette initiative, il en fait part à Mme VM qui l'en
félicite, T. reprend aussi un carnet, espérant ainsi
noter ce qu'il compte entreprendre et mener à bien.
T. développe
ses relations musicales à Paris:
T. échange
de nombreuses lettres avec Félix Mackar, qui l'admire et
se fait fort de promouvoir davantage T. auprès des compositeurs
et du public français; il lui demande d'ailleurs une biographie
et une liste de ses oeuvres;T lui remet essentiellement les opéras,
les symphonies, les suites pour orchestres, mais aussi: Roméo,
la Tempête, Francesca da Rimini et Manfred. Le dramaturge
Ostrovski avec lequel il avait travaillé décède;
Fin janvier T. apprend sa nomination en qualité de "membre
d'honneur du Conservatoire de Moscou".
Les concerts historiques
d 'A.RUBINSTEIN : séries de concerts
donnés par le virtuose dans toutes les grandes villes d'Europe:
ainsi, contribue-t-il à faire apprécier T. pour ses
oeuvres au piano "chant sans parole, valse-scherzo Romance
et scherzo russe".C'est dans cet esprit que T.écrit
la "Doumka" à la demande de Mackar. En Mars, très
attendu en France,T.part de Tiflis pour se rendre à Paris
en passant par plusieurs villes d'Europe; il arrive à Paris
en mai et y restera 4 semaines; il y rencontre, outre Félix
Mackar, de nombreuses personnalités du monde des arts dont
Pauline Viardot qui lui fait découvrir l'auto manuscrit
de "Don Giovanni".
T. retourne en Russie en juin ; il
est alors harcelé par
son ex-épouse ; cependant, il se remet à "l'Enchanteresse";
il écrit par ailleurs 12 mélodies dédiées à l'Impératrice
Maria Féodorovna; il débute une correspondance avec
le Grand Duc Konstantin Konstantinovitch et écrit, pour
les poèmes de celui-ci 6 mélodies et un choeur.Un évènement
important se produit pour Tchaïkovski: pour la premlière
fois, malgré sa timidité maladive, il se découvre
capable de diriger un orchestre et s'en réjouit dans une
lettre à Modeste; cependant, T. ne sera jamais le meilleur
interprète de lui-même.
1887
Au début de l'année T. travaille
sur la partition de L'Enchanteresse et il est occupé par
les répétitions
de Tchérévitchki au théâtre Bolshoï qui
l'épuisent nerveusement et physiquement. Cependant il maîtrise
peu à peu sa timidité naturelle et il est content
de conduire son oeuvre (lettre à Mme Von Meck page 226).
Décès de Tatiana, la fille d'Alexandra le lendemain
de la création bien accueillie de son opéra. Décès
d'Alexandre Borodine le 15 fév. qui touche T. et le monde
musical russe. Le 23 fév. T. se rend à St-Pétersbourg
pour préparer un concert de ses oeuvres (prévu le
5 mars). Il se découvre plus d'assurance en tant que chef
d'orchestre (lettre page 228).
Il avoue son amour grandissant pour
Bob à Mme
Von Meck. Il achève l'Enchanteresse le 9 mai à Maidanovo.
Il part pour Tiflis via Moscou en compagnie d'Aliocha. Il s'embarque à Nijni-Novgorod
sur le "Alexandre II", réalisant son rêve
de descendre la Volga jusqu'à Astrakhan. Il essuie une tempête
avant d'arriver à Tiflis. Profitant de sa notoriété,
T. sollicite le Tsar dans une lettre afin que celui-ci apporte
une aide financière importante destinée à l'achèvement
d'un grand théâtre dans la ville de Tiflis (voir lettre
page 230). Le tsar répond favorablement.
Le 19 juillet il
achève l'orchestration
de la Suite N°4
- T. écrit Pezzo Capriccioso à Aix La Chapelle à l'intention
de son ami violoncelliste Brandoukov. A la fin du mois d'août,
il tombe malade. Son ami Kondratiev meurt le 21 sept. T. demande
6000 roubles à Mme Von Meck pour l'achat d'un terrain et
d'une maison à Maidanovo (lettres pages 233-234) Mme Von
Meck accède plus largement encore à sa demande en
lui proposant de lui verser en une fois l'équivalent de
deux années de pension (ils peuvent se mettre d'accord par
télégramme...) Le projet échoue, mais T. s'enflammera
pour des projets identiques sans plus de suite. T. est élu
membre d'honneur de la Société Musicale Russe. Le
20 oct. l'Enchanteresse est créée au Théâtre
Mariinski sous la direction de T. C'est un échec (en partie
dû aux insuffisances de la cantatrice titulaire du rôle)
En revanche, ses oeuvres connaissent un fort succès à Paris
et en Allemagne.
1888
T. est en tournée de 3 mois en Europe
occidentale (janv, fev, mars) : le 29 décembre 1887 il arrive à Berlin
- retrouvailles avec Désirée Artôt ; 31 décembre,
arrive à Leipzig et fait connaissance de Brahms & Grieg
; dirige sa première Suite le 5 janv. Hambourg le 10 janv.
A Lübeck, il apprend que le Tsar Alexandre III lui alloue
une pension à vie de 3000 roubles/an (évènement
historique ! ; Nadejda lui en alloue 18000 par an) Il est invité le
7 février chez Désirée Artôt. Le 12
fev, il quitte Leipzig pour Prague : série de concerts,
rencontre Dvorak. Le 23 fév, il est à Paris. Il apprend
au cours de son séjour le mariage d'Aliocha. Il débarque à Londres
le 19 mars sous une tempête de neige, après une traversée
de la Manche épouvantable ! Succès londonien. Il
rentre via Vienne et arrive à Tiflis le 26 mars.
T. s'installe
dans un nouveau domicile à Frolovskoïé et
s'attaque à sa 5ème symphonie et à l'ouverture
Hamlet (premières esquisses de la Belle au Bois Dormant
en oct). En juin, il quémande de l'argent à Mme Von
Meck (!) et récidive, puisque ça marche, moins de
3 mois plus tard (22 août) ! - rappelons la pension "impériale"...
Exécution, avec succès, de ses 2
nouvelles œuvres
symphoniques (la critique est moins enthousiaste) les 5 & 12
novembre. Représentation à Prague d'Eugène
Onéguine.
1889
T. repart en tournée : Cologne, Francfort,
Dresde, Berlin, Genève, Hambourg, Paris et Londres. Préparatifs
des concerts russes de l'exposition universelle (Paris). Il reçoit
une lettre élogieuse de son ami Dvorak, suite à la
création d'Eugène Onéguine à Prague.
Retour à Tiflis, via Constantinople, début avril.
Cette tournée fut estimable mais au final, moins brillante
que la précédente.
Retour à Moscou le 7 mai.
Les 22 et 29 juin concerts russes à l'expo
universelle de Paris (œuvres du groupe des cinq, essentiellement)
qui ont le mérite de faire connaître l'école "russe" au
sens large. L'été se passe à l'orchestration
de La Belle au bois dormant. T. fait part à Modest de son
attachement tjs croissant à l'égard de Bob et du
projet (fantasmé...) de s'installer avec lui à St-Pétersbourg.
T. s'intéresse à Tchekhov, écrivain
encore inconnu à l'époque, et prophétise : "il
deviendra un des piliers de notre littérature". Les
deux artistes se rencontrent à l'automne et envisagent de
créer un opéra : "Bela" (collaboration
irréalisée, hélas !) La fin d'année
est marquée par les répétitions d'un grand
chef d'oeuvre de Tchaïkovski : La Belle au bois dormant. Le
26 déc. il écrit à Mme Von Meck son intention
de partir prochainement en Italie pour se reposer et travailler à son
nouvel opéra : La Dame de Pique.
1890
Les 2 et 3 janvier triomphe La Belle au bois
dormant, ainsi qu'Onéguine
le 12 au théâtre Marie. T. quitte la Russie le 14
janvier, sans savoir où il se rend ! le 28, une fois à Berlin,
il choisit Florence (la femme d'Aliocha est mourrante ; il part
avec le domestique de Modest : voir journal de celui-ci). Il réalise à Florence
les esquisses de La Dame de Pique, tandis que Modest lui envoie
au fur et à mesure depuis St-Pétersbourg les tableaux
du livret qu'il rédige. Le 7 avril, il quitte Florence pour
rester 3 semaines à Rome. Lettres à Mme Von Meck
; il s'inquiète du durcissement de la politique monarchiste
de son pays. Retour à St-Pétersbourg le 22 avril,
puis il retrouve sa maison de Frolovskoïé. Composition
de Souvenir de Florence.
Les trois premières saisons de
1890 comptent parmi les plus heureuses et les plus réussies
de sa vie, mais le 21 ou 22 sept., il reçoit la lettre de
rupture de Mme Von Meck, sa dernière lettre… T. reste
encore un mois à Tiflis,
travaillant à sa ballade symphonique Le Voïévode.
Le 7 décembre, il assiste, au théâtre Mariinski, à la
création triomphale de La Dame de Pique.
1891
Tchaïkovski reçoit dans les premiers
jours de cette année une invitation en provenance des Etats-Unis.
L'offre est très intéressante mais avant le grand
voyage outre-atlantique, T. doit diriger un concert prévu à Paris,
entièrement consacré à ses œuvres. En
même temps, T. ébauche le programme de ses oeuvres
qui devraient être jouées à New York. Il reçoit également
la commande de Yolande & Casse-noisette. Le 18 mars T. se met
en route : Berlin, puis deux jours plus tard : Paris. Le 31 mars
ont lieu les répétitions du grand concert et le 5
avril, T. le dirige au Châtelet noir de monde. Le succès
est au RdV mais comme toujours la critique est mitigée.
T. compte sur une dizaine de jours en attente à Rouen pour
travailler son Casse-Noisette, mais il est plus fatigué que
prévu et demande de repousser la création des prochaines
oeuvres scéniques en 92/93. Il obtient satisfaction. Modest
est à Rouen ; il évite d'annoncer à son frère
le décès de leur soeur : Alexandra. Revenu pour un
jour à Paris, la veille de son départ, T. l'apprend
tout de même en lisant le Novoie Vremia.
Le 18 avril, T.
quitte Le Havre à bord
du paquebot La Bretagne. Le voyage dure 8 jours (voir détails
page 278). Arrivé à New York, T. descend à l'hôtel
Normandie. Le lendemain, 27 avril, le New York Herald titre : "Tchaikovsky
is here". Le même jour : premières répétitions
au Music Hall (Carnegie Hall), il est ovationné par l'orchestre
("L'orchestre est excellent...") et rencontre Andrew
Carnegie en personne. Les journaux publient des notices détaillées
sur les interprètes et sur lui-même.. : il apprend
qu'il est l'auteur de plus de "300 oeuvres" (!) et qu'il
est venu avec sa femme !
Outre quelques approximations, la presse
réalise
des critiques assez justes des œuvres de T. (le recul du
nouveau monde ?), préférant ses œuvres personnelles
aux œuvres
de commande (voir page 281). T. est un peu irrité de la
description, pourtant objective, que l'on fait de son physique
et de son attitude sur scène. Le 7 mai, c'est son anniversaire,
il a le trac, pourtant tout marche bien et cette Suite qu'il doit
diriger, il la connait bien... Le concert se passe pour le mieux.
Et les concerts suivant sont des triomphes à tous points
de vue. Les jours suivants : excursion aux chutes du Niagara (côtés
américains & canadiens), puis New York, Baltimore, Boston.
Le 18 mai, concert à Philadelphie.
Tchaïkovski quitte
New York le 21 mai à 5h
du matin à bord
du paquebot Fürst Bismarck. Il se réinstalle dans sa
maison de Maidanovo le 29 mai (provisoirement car la demeure est
de plus en plus délabrée). Esquisses de Yolande au
cours de l'été. T. consacre ses loisirs à la
lecture de Spinoza (en russe et en français). Orchestration
de sa ballade Le Voïévode. On lui propose un nouveau
séjour américain pour l'année prochaine mais
un cachet 3 fois plus bas que le précédent. Il répond
par télégramme : "Non". Le 4 novembre,
La Dame de Pique est créée avec succès au
Bolchoï de Moscou. En revanche, le 6, il est déçu
par Le Voïévode et détruit la partition.
1892
Au début de 1892, T. est à Varsovie
pour un concert-succès.
Puis à Hambourg, pour Eugène Onéguine dirigé par
Gustav Mahler. Au cours des premiers mois, il travaille à l'orchestration
de Casse-Noisette et à la composition de Yolande (création
de la Suite de Casse-Noisette à St-Pétersbourg le
7 mars). Il songe à une nouvelle résidence à la
campagne, à proximité de Maidanovo et de Frolovskoïé :
une maison à Klin. (près de la rivière Sestra)
Aliocha (qui est remarié et a un petit
garçon :
Georges) s'occupe du déménagement. Le baptême
du petit Georges, le 29 avril, est aussi l'occasion pour T. de
découvrir sa nouvelle maison installée (un écriteau
mentionant son illustre propriétaire est tjs conservé à Klin
- idée de fin possible...). Cure à Vichy en juin
en compagnie de Bob. Correction d'épreuves de Casse-Noisette
et de Yolande pendant les 2 mois d'été à Klin.
Le 4 septembre, Tchaïkovski repart ! : Vienne
et Prague. Création tchèque de La Dame de Pique le
12 oct. Le 27 oct, il assiste à St-Pétersbourg à la
100ème
représentation d'Onéguine. Il est élu membre
de l'Académie des Beaux-Arts à Paris le 26 nov. Création à St-Pétersbourg,
le 25 nov du Sextuor et le 6 déc., double création
de Yolande et Casse-Noisette. Le 17 décembre, T. repart
pour la France, direction Montbéliard, pour rendre visite à Fanny
Durbach, sa vieille gouvernante (voir détails de la lettre
pleine de sincérité page 297). Les deux derniers
mois de 1892 sont consacrés à l'esquisse d'une nouvelle
symphonie (inachevée, dite Symphonie N°7).
1893
La dernière année de Tchaïkovski
débute
par un concert à Bruxelles (14 janvier) où il dirige
ses oeuvres. Il renonce à son cachet (comme il l'avait fait
autrefois à Prague) au profit de l'Association des Artistes
Musiciens. Puis, il demeure quelques jours à Paris. Le 21,
T. part pour Odessa où il passe 6 semaines, dirigeant plusieurs
concerts. Au cours de son séjour, il pose pour le peintre
Nicolaï Kouznetsov qui réalise alors l'unique portrait
d'après nature du musicien.
T. est comblé, fêté & épuisé quand
il rentre à Klin via Kamenka. Il compose des pièces
pour piano (les dix huit pièces… réalisées
en deux semaines), pour gagner de l'argent, dit-il, ainsi que des
mélodies. Composition de la Symphonie Pathétique
entre février et août. T. donne un coup de pouce aux
jeunes compositeurs. Il reçoit de Rachmaninov un exemplaire
dédicacé des Cinq pièces pour piano, op.3
(27 fév). Le 27 avril, il assiste, au théâtre
du Bolchoï, à l'opéra Aleko de Rachmaninov.
Le 29 mai, T. arrive à Londres où un
grand honneur l'attend. Le 1er juin, il dirige la Symphonie N°4
: immense succès (St-Säens produit lors de ce même
concert son Concerto pour piano N°2). Le 12 juin St-Säens
et lui arrivent à Cambridge. Les lauréats jouent
leurs oeuvres le même jour : T. choisit d'interpréter
Francesca da Rimini. La cérémonie d'intronisation
des "docteurs" a
lieu le lendemain.
Après quelques jours de divertissement à Paris,
P.I.T. rentre en Russie le 18 juin. De tristes nouvelles l'attendent
: la mort de Karl Albrecht (14 juin), de Konstantin Chilovski,
le coauteur du livret d'Eugène Onéguine (22 mai)
et de Vladimir Chilovski, un mois plus tard, et du décès
programmé d'Apoukhtine souffrant d'hydropisie (mort le 17
août).
P.I.T. se remet au travail, termine le remaniement
de sa symphonie avortée en un Allegro Brillante pour piano & orchestre
(Concerto pour piano N°3) et à partir du 20 juillet,
se consacre exclusivement à l'instrumentation de sa Symphonie
N°6 (jusqu'au 12 août). Mort d'Apoukhtine le 17 aoüt.
La situation financière de T. est fluctuante. Il relit quelques
lettres de Mme Von Meck, et peste contre la trahison (financière
notamment) de sa mécène : il réagit ici plus
consciemment comme son personnage d'Hermann.
Orchestration du Concerto
pour piano N°3.
Décès
de Nicolaï Zverev, professeur de piano au conservatoire, maître
de Rachmaninov. T. apprend la nouvelle trop tard pour être
présent aux obsèques. Ce décès qui
frappe le monde musical moscovite est le dernier... avant T. lui-même.
L'alliance Franco-Russe est imminente, on se prépare à de
nouvelles manifestations pour célébrer le rapprochement
des deux grandes puissances militaires. Tchaïkovski ne symbolise
t-il pas un trait d'union entre la France et la Russie ? Le 16
oct, P.I.T. dirige à St-Pétersbourg la création
de sa toute nouvelle symphonie : Symphonie N°6. L'accueil est
poli mais pas triomphal. 9 jours plus tard, Tchaïkovski décède.
1894
Décès de Nadejda Filaretovna à Nice,
le 13 janvier 1894, du Tsar Alexandre III le 1er novembre et
d'Anton Rubinstein le 8 nov...
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